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Le temps défile et nous voilà déjà en décembre !

Les 29 & 30 Novembre dernier, nous avons été sélectionnées pour participer au concours de la « Yess académie », évènement organisé par le pôle Réalis de la région Occitanie.

Ce concours est un accélérateur de projets. Autrement dit, pendant deux jours très intenses, nous fournissons l’équivalent de six mois de travail !!

C’est à l’IN’ESS du grand Narbonne, qu’une vingtaine de porteurs de projet de « l’économie sociale et solidaire », se sont challengés pour booster et présenter un pitch de leur projet, suffisamment convaincant, pour le jury du concours !

Il y a deux sélections avant d’arriver en finale et espérer devenir lauréats.

Les critères d’évaluation : la présentation et l’élocution, l’innovation sociale, le modèle économique et l’inscription dans l’économie sociale et solidaire.

A la clef, un accompagnement par le pôle Réalis et surtout l’activation d’un réseau plus large!

Pour convaincre le jury, des coachs (accompagnateurs de projets innovants et entrepreneurs du territoire) se mobilisent auprès des porteurs de projet pour interroger et renforcer leur business plan : c’est ce qu’on appelle la YessAttitude, la YessStratégie et la YessBusiness !!

Nous démarrons ce concours en mode : «Yess, we can !»… Oui, nous pouvons !

Nous voilà donc le jeudi matin, fraîches et enthousiastes à Narbonne. Nous, ainsi que les autres porteurs de projet, présentons le premier pitch en 1 min devant une belle assemblée. Le projet « EffetMer » et notre présentation dynamique ont suscité l’intérêt de Sandra (Chargée de mission à l’AD’OCC) et Antoine (Entrepreneur dans le domaine de la mode). Ils nous ont donc accordé leur temps et ont partagé leur expertise de terrain pour consolider notre projet !! Merci à eux !!

Nous nous mettons immédiatement, au travail. Sandra et Antoine, tel deux chirurgiens spécialisés en création d’entreprises, entament leur diagnostic et dissèquent avec bienveillance et pertinence notre projet : pourquoi la mode? Pourquoi le plastique des mers pour une première gamme de produits ? Quelle est votre positionnement ? Quelles sont vos compétences dans ce projet ? Quel est votre modèle économique ? Et les concurrents ? Et dans 10 ans vous vous imaginez comment ? Et pourquoi ce choix plutôt qu’un autre, etc. ? Après avoir expliqué l’essence de notre projet dans sa globalité et sa complexité, on accueille (ou plutôt on essaye d’accueillir ) leurs conseils. Outch ça fait mal un peu … nous des bisounours ?

A midi, nous sommes lessivées, désespérées et vue la tête des autres candidats, nous ne sommes pas les seules ! L’après-midi rebelote…face aux réalités de la loi du marché, nous en perdons presque l’essence du projet mais au final nous décidons de garder le cap et de défendre nos ambitions pour la présentation du lendemain matin qui permet de sélectionner les 8 finalistes.

Vendredi matin, nous sommes un peu moins fraîches mais rechargées néanmoins. Nous présentons le projet avec un pitch de 2 minutes : Créer une marque de mode écologique, éthique et locale. Notre première gamme comportera des lunettes de soleil en plastique des mers recyclé.

Le jury se retire pour délibérer et nous en profitons pour parler un peu avec les autres porteurs. Il y a vraiment de beaux projets et des gens extras (nous vous invitons à aller voir sur le site du pôle Réalis). Puis verdict : nous sommes sélectionnées pour la finale ! Youhou mais par contre : pression ! Il va nous falloir consolider notre modèle économique et intégrer le travail fait avec les coachs.

Nous voilà de nouveau en chirurgie du projet et nous alignons les chiffres prévisionnels : 10 000 euros par ci, 20 000 euros par-là plus les salaires…on passe la barre des 500 000 euros et on commence a mal digérer le café !

On nous met face à la réalité du marché très concurrentiel et au fait que l’on n’est ni expertes en commerce, ni en plastique, ni en mode…(gloups ! )… Plusieurs autres conseils de « coachs volants » viennent alimenter nos peurs et nous finissons par virer de bord et changer de direction… et là c’est la chute libre, la tempête des émotions, l’intuition qui clignote rouge !!

Nous finissons par présenter un projet qui n’est pas le nôtre : devenir des fournisseuses de matières plastiques recyclées des mers. Et nous perdons le titre de lauréates !

Alors pourquoi nous avons quand même gagné ?

Nous retenons une belle leçon de vie : Il faut parfois vivre ce que l’on n’est pas pour comprendre ce que l’on est.

Ces deux jours de travail intensif sur le projet nous ont permis de comprendre les points de vigilance, nos points forts mais surtout les non- négociables.

Alors voilà l’essence de notre projet :

Créer une marque honnête, innovante et écologique. Permettre, grâce à la collaboration et à la synergie des acteurs que nous rencontrons, de fabriquer des produits à l’aide de matériaux peu impactants. Nous souhaitons, pour la première gamme, réussir à créer un produit tendance avec les déchets plastiques de la Méditerranée pour inciter d’autres entreprises à prendre le pas de l’innovation écologique.

Et voici, l’ADN de notre marque :

Notre éthique : Nous ne sommes pas des requins, nous ne manipulons pas nos partenaires, notre stratégie est notre non stratégie en quelque sorte, nos valeurs sont réelles et du coup notre communication aussi.

Notre transparence : Nous en avons marre d’être prises pour des poires en tant que clientes et nous ne ferons pas ça avec nos futurs clients. Nous ne sommes pas les seules à vouloir consommer mieux et à avoir besoin de transparence, d’honnêteté.

Notre capacité à fédérer un réseau d’acteurs ressource : Oui, c’est risqué car ce n’est pas notre domaine professionnel mais après ces quelques mois de travail nous sommes convaincues que l’innovation écologique passe par la mise en synergie d’acteurs et c’est notre compétence.

Concrètement : proposer des articles de mode innovants et inédits en France : Pour les aspects techniques nous allons bien sûr nous entourer d’experts dans chacun des domaines (communication, ingénieurs, design, etc.) et agrandir notre équipe.

L’histoire de ce projet fera la différence : Pour ce qui est du marché concurrentiel, nous espérons créer une communauté autour de nous qui en étant clients de notre marque, participeront à la mise en place de quelque chose de plus grand. Ce n’est pas seulement un produit qu’ils achèteront, c’est un investissement sur la recherche et le développement, un pari sur un nouveau modèle économique, c’est une philosophie.

Oui ça fait un peu « bisounours » et à vouloir tout faire on se plantera peut être… ou pas… Peut-être que l’heure est à la considération, à la relocalisation, au soin de la planète et des humains, au durable et au renouvelable. Peut-être qu’il est venu le temps d’oser, d’essayer, d’innover, de rêver et de réaliser…

Avec ces + de 85 likes, 35 partages de la présentation de notre projet et autant de commentaires et de messages en privé, cet engouement « inattendu » sur les réseaux sociaux alimente le fait, qu’au-delà, des lunettes fabriquées en plastique de mers (il s’agit que d’un produit de lancement, d’autres gammes de produits sont en réflexion…),toutes celles et ceux, qui nous suivent de près ou de loin, s’attachent avant tout à l’histoire de ces lunettes bien plus qu’aux aspects techniques. Cette histoire est celle de deux jeunes femmes désireuses de contribuer avec bienveillance à un monde meilleur, deux jeunes femmes qui ont écouté leur forte intuition, qui sont parties d’une feuille blanche et qui 8 mois plus tard se retrouvent au-devant de la scène d’un concours de l’économie sociale et solidaire, deux jeunes femmes dotées d’une énergie et d’un optimiste sans limite, qui soulèvent, quotidiennement, des montagnes de défis pour trouver des solutions innovantes aux problématiques actuelles !

Nous sommes convaincues que les petits ruisseaux font de grandes rivières et qu’un jour nous nous réveillerons dans un océan d’humanité et de bienveillance (et sans plastique bien sûr) !

Alors, restez connectés, l’aventure continue…. et notre intuition nous dit que ce n’est que le début 😉