Ah l’aventure de l’entrepreneur(se)……. innovant(e) ………et engagé(e)…. c’est un peu comme rajouter des couches de difficulté sur quelque chose de déjà complexe !
En synthétisant les grandes étapes du projet nous pourrions dire :
– Dans un premier temps, nous avons persévéré sur une matière (le plastique marin, « sauvage » : récupéré dans la Nature) alors que les recycleurs, plasturgistes et ingénieurs nous disait que nous n’en ferions rien. Notre première R&D nous a permis de comprendre que ce n’était pas vrai, sur un plan technique, nous pouvons en faire quelque chose.
– Nous avons créer une micro filière de récupération des plastiques sauvages sur notre territoire en nous mettant en partenariat avec un grand nombre d’initiatives régionales qui nous ont donné leurs récoltes de plastiques.
Merci à eux !
– Une fois quelques centaines de kilos stockés, nous avons contacté une soixantaine de recycleurs français qui n’ont pas voulu travailler avec nous en raison, principalement, de notre trop petite quantité de matière qui leur pose un soucis de rentabilité économique (voir dernier article) .
– Ce coup dur, nous a fortement ralenti (du moins par rapport à notre rétro-planning envisagé) mais nous a permis de laisser toute la place à la phase 2 de la Recherche et Développement.
En travaillant avec de nombreux experts : écotoxicologues, chimistes, ingénieurs, analystes environnementaux, chercheurs etc., nous nous sommes encore une fois étonnées du peu d’analyses faites sur le recyclage de ces déchets pourtant sur-médiatisé.
En effet, c’est démontré, les plastiques en mer sont des véritables éponges à toxicité. Leur concentration est largement supérieure à un plastique recyclé standard. Des analyses environnementales plus poussées sont en cours.
Nos question fondamentales sont : où vont ces toxicités lors d’un processus de recyclage ? Qu’est ce qui reste sur le produit final ?
Parfois nous sommes interrogées sur les normes en vigueur de contrôle. Ce qui nous importe n’est pas ce que l’on nous permet, mais ce qui est bon pour la planète et l’Humain. Les experts sont les premiers à être d’accords avec nous sur le fait que la norme n’est parfois pas suffisante.
L’exigence est haute : celle de creuser les points problématiques pour tenter de leurs apporter des solutions, celle de persévérer pour faire quelque chose de cohérent et de respectueux, celle de communiquer sur nos incertitudes.
C’est une énorme prise de risque que d’investir dans la Recherche et Développement sans savoir où cela va nous mener. Pour autant, les grandes avancées et progrès qui ont permis de faire évoluer notre société vertueusement avaient elles aussi fait ce pari là.
Cette exigeante est à la hauteur de cette marque que nous créons. Une marque que nous rêvons : pointue, exigeante, cohérente, transparente, intelligente, audacieuse, respectueuse. Une marque qui ne laissera pas de marque si ce n’est celle d’une envie de faire mieux, de faire grand pour la planète et ses habitants.
Le sentiment de colère et d’injustice est parfois envahissant : celui de voir des marques accéder au marché, surfant sur la conscience des gens et leur faisant croire, parfois, ce qu’ils ont envie de voir.
Pour d’autres marques, malgré une envie première de bien faire, les enjeux économiques prennent le pas, accélérant la production quitte à faire l’impasse sur certains aspects pourtant essentiels. Pour avoir été face à ce dilemme, faire vite ou faire exigeant, nous pouvons comprendre mais ce choix nous pose question. Nous avons une approche citoyenne, comme nous le faisait remarquer un partenaire, et cela fait notre différence.
Ces marques pensent apporter une solution à un problème alors que dans certains cas, ils le déplacent simplement.
Cela demande aux citoyens une analyse très pointue des nouvelles offres. Retenez simplement cela dans un premier temps :
– les fibres synthétiques ( polaire, bouteilles recyclées ou autres ) libèrent des milliers de micro particules à chaque lavage. Vous en mangerez dans votre futur poisson.
– il est impossible de récupérer des centaines de kilos de déchets dans un port français par jour. Les pêcheurs en pêchent peu. La pollution marine est principalement invisible.
– les plastiques en mer sont toxiques : ils doivent être dépollués.
L’innovation environnementale demande du temps, de la patience et beaucoup de rigueur. Nous ne pouvons résoudre un problème créer par l’Homme depuis 50 ans, en seulement quelques mois, en ayant une vision globale et consciencieuse.
En 2020, nous allons analyser nos gisements pour mettre en place une formulation de retraitement spécifique à ce nouveau matériau. Si nous mettons sur le marché un nouveau produit, nous devons absolument en prendre la responsabilité élargie.
Certains nous ont dit « Vous créez un monde qui n’existe pas ». Si ce monde prend le reflet de l’énergie que nous déployons et des valeurs que nous portons, avec de nombreuses autres initiatives, alors tant mieux.
Nous espérons que notre exigence et persévérance payeront un jour.
Merci de nous suivre et d’être avec nous, c’est une source de motivation essentielle,
Très belles fêtes de fin d’année à vous tous,
A 2020 ! Flora et Céline