Pour résumer rapidement, lors du premier confinement, avec l’aide de notre comité stratégique composé de profils divers, nous avons requestionné notre positionnement. Nous avons pensé une nouvelle stratégie – pour adapter notre positionnement d’entreprise durable selon nos valeurs et nos savoir-faire …. un équilibre économique et solidaire – qui fera objet d’un futur article à elle toute seule.
Suite à cela, nous avons travaillé parallèlement sur plusieurs choses :
– la redéfinition de nos objectifs
– la création de notre société
– la constitution de dossiers pour des appels à projets divers
– la poursuite de la fabrication de nos lunettes.
Sur ce dernier point, nous étions parvenu, il y a un an à des prototypes fonctionnels avec notre lunetier. Nous pensions donc pouvoir les commercialiser cet été. Mais, coup du destin, au moment de la fabrication de notre pré série, il s’est avéré que notre matière capricieuse ne s’injectait plus.
Nous étions au plus bas, découragées de tant de rebondissements (on vous passe les détails, la perte de notre colis de matière par la poste et autres aléas..).
Comme régulièrement depuis ses 3 dernières années, il nous a fallu garder la foi et la détermination et retrouver la force de surmonter une énième difficulté.
À l’heure où j’écris ces lignes, de nouveaux essais sont en cours.
Il n’y a pas longtemps , Chloé et Nicolas d’une Vie Slow, sont venus nous interviewer à l’occasion de leur voyage itinérant à la rencontre de personnes qui incarnent, par leur mode de vie ou dans leurs projets, le « slow ».
C’est quoi être Slow : la traduction de ce terme anglophone est Lent – à son opposé le terme Fast – comme Fast Fashion. Aujourd’hui, nous assistons véritablement à un changement de paradigme, de mode de vie – Prendre le temps de…, Se contenter de …, avoir de la gratitude. La crise a renforcé ce sentiment de vouloir prendre le temps, d’avoir un rythme qui nous laisse du temps.
Pour tout vous dire, avant d’échanger avec eux, nous ne nous sentions pas particulièrement slow.. Nous qui sommes passées si près du burn out, qui avons toujours milles chose à faire, des délais à respecter, nous nous sentions surtout fatiguées. Mais finalement, et contre toute attente, nous nous sommes rendues compte qu’on avait bel et bien du slow en nous.
En effet, ce projet par sa durée et son exigence, par le fait qu’il est souvent hors normes ( dans une société où le paradigme prépondérant est encore trop tourné vers le profit rapide et pas assez sur une vision au long terme ) , nous impose de ralentir. Il nous demande de puiser en nous les ressources nécessaires pour respirer et réfléchir à chaque nouvel obstacle. Il nous amène à poser des bases solides pour se développer doucement mais sûrement.
Nous sommes en quelque sorte la tortue, qui met un pied devant l’autre alors même que les lièvres semblent si loin. Et nous l’espérons, nous gagnerons la course. Non pas pour gagner mais pour participer à la création d’une autre forme de société que nous pensons possible.
Bel été à vous, et surtout… Accordez vous du slow :)!